Le Chevet Roman classé

Eglise Saint Pierre et Paul de Melisey

 

Construite sur une butte rocheuse, l’église Saint Pierre et Paul surplombe la vallée de l’Ognon et le village de Melisey. Au cours de fouilles archéologiques réalisées en 1989 – 1990 ont été découverts des vestiges de constructions antérieures : cimetière rural du haut moyen-âge (présence de sépultures rupestres), première église paroissiale  dont un mur de soutènement a été mis à jour. Ce premier lieu de culte pourrait être lié à la présence des disciples de Saint Colomban dans la région sous-vosgienne à partir de 580. Deux sarcophages du VIIIe siècle sont également visibles dans le chevet roman.

 Au XIIe siècle est construite une église romane dont ne subsistent aujourd’hui que le choeur et les absides, ainsi que le clocher caractéristique.

 Au début du XIXe siècle, la nef est en mauvais état, la charpente commence à céder, éprouvée par la guerre et le temps, et en 1853, l’archevêque de Besançon en interdit l’accès tant que des réparations ne pourront pas être faites. Deux choix se présentent alors : l’agrandissement ou la destruction suivie de l’élévation d’une nouvelle église. En 1860, l’architecte Grandmougin dessine donc les plans de cette nouvelle église dans un style néo-gothique. Il propose de commencer par raser la nef et de laisser provisoirement le clocher. Par manque de moyens, l’église ne pourra être terminée et le clocher subsistera ainsi, témoin de l’architecture romane en Haute-Saône.

La partie romane de l’église témoigne d’un roman du Nord reconnaissable aux soubassements des absides, à sa frise d’arceaux sur le choeur ainsi qu’aux baies jumelées du clocher. Elle est classée  Monument Historique depuis 1986.

La nef néo-gothique, quant à elle, est composée d’un vaisseau central et de deux collatéraux. Sa façade n’est pas terminée, la guerre de 1870 ayant emporté le sculpteur. Les chapiteaux de la nef ne sont pas sculptés non plus. La légèreté de la nef gothique tranche avec la robustesse de la chapelle romane mais l’utilisation de la même pierre, le grès des Vosges, donne à l’ensemble un aspect cohérent.

 

Félix-Hercule Grandmougin est né à Lure en Haute-Saône le 23 août 1805. Il est le fils d’un des juges du tribunal. Après des études dans le collège de la ville, il part étudier l’architecture à Nancy et à Paris. Il revient à Lure en 1832 mais se fixe finalement à Luxeuil en 1848 où il devient l’architecte de la ville et de l’établissement thermal dans lequel il entreprendra une grande restauration.

Il est l’architecte de nombreux édifices publics comme le tribunal de Lure, l’hôpital Grammont à Luxeuil ou un lavoir transformé en mairie-lavoir à Mailleroncourt Saint-Pancras. Il est également à l’origine de nombreuses églises néo-renaissance, néo-classiques ou néo-gothiques dans la région (Saint-Germain, Frahier). Outre la restauration de l’église abbatiale de Luxeuil, il écrit une « Histoire de la ville et des thermes de Luxeuil ». Il y meurt le 7 mai 1879.

visite guidée du chevet roman durant les mois de juillet et août. 

Se renseigner à l’Office du Tourisme.

 

 photographies : J., P., M.-C. Freslier